Histoire du manoir Le Cosquer

L’origine du Cosquer (ancienne demeure bretonne) remonte au 15ème siècle. Ce manoir traditionnel breton a subi trois évolutions majeures au cours de son histoire : d’une part, sa construction en 1465 ; deuxièmement, sa rénovation et son agrandissement au 18ème siècle et enfin sa transformation en ferme vers 1870.

La construction du manoir datant de 1465 était assez classique et modeste. En effet, seule la partie gauche du bâtiment principal a été construite et comprenait deux grandes pièces par étage ainsi qu’une tour d’angle au nord-est, pour une superficie de soixante-dix mètres carrés. Il y avait (et il y a toujours) un rez-de-chaussée, un premier étage et un grenier sous le toit.

Le Cosquer appartenait à la famille Kermoysan dont le blason est représenté par sept coquilles Saint-Jacques, le blason est surmonté d’une couronne comtale. On suppose que la famille des propriétaires a participé aux croisades. La famille de Kermoysan n’était pas nécessairement riche. En effet, le droit de succession n’existait pas en Bretagne à cette époque ; c’est ainsi que le manoir a été construit petit, sans pierres de taille, et probablement un toit de chaume. Puis on perd un peu de son histoire jusqu’au 18ème siècle.

Au 18ème siècle, l’abbé de La Gréve hérite ou acquiert le manoir Cosquer et s’y installe. Bien qu’il fût le recteur de Pommerit, Le Cosquer n’était pas le presbytère de la ville. Le recteur de Pommerit était un homme très riche, il était, par exemple, responsable de la construction de l’église du village. Il y a encore le clocher, le reste ayant été restauré après un incendie. Néanmoins, ses armoiries se trouvent sur le portail du bâtiment. Il était également un grand plaideur, ce qui signifie qu’il érigeait de nouveaux bâtiments chaque fois qu’il perdait une procédure pour montrer qu’il refusait d’être ruiné.

L’abbé de La Gréve fit construire la partie droite du bâtiment. Il enleva ainsi la tour d’angle et doubla la surface de l’hôtel particulier, obtenant ainsi une symétrie parfaite du Cosquer. Il est à noter que la mode architecturale est à la traîne par rapport au reste de la France, bien que la restauration ait eu lieu au 18ème siècle, elle est dans le style du 16ème.

Le recteur habitait la partie ancienne qui comprenait au rez-de-chaussée, la cuisine et le salon et au premier étage la chambre et le bureau. C’est pourquoi dans cette partie du manoir on retrouve un bois d’excellente qualité de décoration noble ou bourgeoise ainsi que l’escalier Louis XIV encore en parfait état qui a remplacé la tour d’angle. C’était donc la partie résidentielle. La partie droite, aux parois plus minces, devait être utilisée par les serviteurs. On peut noter qu’à l’heure actuelle la partie gauche est restée résidentielle (cuisine, séjour et deux chambres) tandis que la partie droite sert de débarras et comprend une salle de bain. (Cette mise en page a maintenant changé.)

En outre, l’abbé a laissé plusieurs inscriptions latines (dont trois à caractère religieux) sur trois grosses pierres : Jésus 1746; Maria; INCIT (Jésus et Marie ont vécu ici). Au-dessus des linteaux en pierre des deux portes principales se trouvent d’autres inscriptions latines d’inscriptions orales plus profanes : 1746 (date de restauration) et His proprio rector condidit aise dome (Voici la propriété du recteur construite par son propre argent). Ce qui confirme que le recteur est à l’origine de la restauration ainsi que son goût de l’argent.

Enfin, on peut également noter que le recteur avait construit un puits dans la cour en maçonnerie identique à la façade du manoir (il n’existe plus); deux beaux piliers qui soutenaient le portail d’entrée sur les allées, portaient des inscriptions latines devenues illisibles (les piliers sont toujours présents mais plus le portail) et enfin un potager clos par un mur qui n’existe plus.

La transformation du manoir Le Cosquer en ferme : la famille Motte Rouge

On sait alors que la propriété appartenait à la famille de la Motte Rouge, l’une des plus anciennes familles des Côtes d’Armor. Une rue de Pommerit-le-Vicomte porte le nom du capitaine de la Motte Rouge. Cette famille et ses alliés ont joué un rôle de premier plan dans l’histoire de Pommerit.

Le Cosquer a été loué comme ferme il y a environ 130 ans à une première famille qui y est restée 20 ans. C’est à cette époque que les dépendances en pierre (la dépendance, les étables et garage) sont construites et le manoir prend sa forme définitive. (1872)

Elle a ensuite été restituée à la famille Kersach avec trente hectares de terrain, ce qui en fait l’une des plus grandes fermes de la commune. La famille de La Motte Rouge et ses héritiers (toujours propriétaires) ont mis le Cosquer en vente après le départ à la retraite du dernier locataire du manoir René Kersach en 1994, date à laquelle la famille Guétin a emménagé.

Après trois grandes périodes de l’histoire du Cosquer, une nouvelle transformation apparaît, celle de sa reconversion en manoir. En collaboration étroite et fructueuse avec Annie et René Kersach, dont l’attachement communicatif au Cosquer nous a fait prendre conscience de son importance, la famille Guétin s’est efforcée de restaurer ses valeurs de belle demeure. En ce sens, après un grand assainissement, le parc a été équipé d’un étang d’un peu moins de deux mille mètres carrés et d’une zone boisée, malgré la réduction du terrain il fait encore environ deux hectares et demi. De plus, la famille Guétin a pu rendre habitable le côté droit du manoir.

En 2003, la famille Leccarcorvi a acquis Le Cosquer et l’a utilisé comme maison ainsi qu’un institut de langues où les étudiants résidaient pour apprendre la langue anglaise.

Avant de conclure, nous pouvons noter quelques anecdotes. Tout d’abord, le père de René Kersach a aidé la Résistance en organisant le parachutage d’armes dans les champs adjacents à la ferme, mettant en danger ses proches, tandis que les troupes allemandes passaient près du point de parachutage. De plus les Allemands se méfiaient du manoir car il représentait un piège au fond d’un cul de sac, endroit idéal pour les embuscades. Ainsi, Le Cosquer était l’un des rares manoirs de la région à ne pas être occupé par les Allemands. Enfin, on peut le voir dans la première scène du film « L’Affaire Seznec » qui se déroule dans la région. La maison de Seznec est à la périphérie du Trieux.

En conclusion, nous, Maurice et Claire Wismeyer, sommes tombés amoureux du Cosquer et sommes devenus les fiers propriétaires en 2021. Nous avons fait de la dépendance notre maison. Le manoir nous l’avons transformé en gîte pouvant accueillir des groupes jusqu’à 20 personnes. Dans un futur proche, nous transformerons les étables en salle de réception/fête et le garage en gîte à l’étage et une salle de réception/fête plus petite au rez-de-chaussée. En fin de compte, notre rêve est de louer le tout: le manoir, les étables et le garage, pour toutes sortes de festivités comme par exemple: les mariages. Nous veillons donc à rester dans la continuité de l’évolution du Cosquer afin de rendre hommage à cinq siècles d’histoire.

Où nous trouver

Manoir le Cosquer

Hent per Trepos, Le Cosquer
22200 Pommerit-le-Vicomte
Côtes-d’Armor
Bretagne

Tel: +33 (0)2 96 48 09 26
(Français – English – Nederlands)

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